Des problèmes de santé ou un handicap parfois invisible (80 % des handicaps ne se voient pas) peuvent affecter notre travail. Pourtant, leurs conséquences peuvent être lourdes sur la qualité de vie et la stabilité professionnelle. Des solutions existent pour prévenir l’aggravation des difficultés et favoriser le maintien dans l’emploi. Tour d’horizon des étapes clés et des interlocuteurs à mobiliser pour ne pas rester seul.
Première étape : la reconnaissance du handicap
La première étape en cas de handicap, suite à un accident ou une maladie, est de constituer un dossier auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH). Il comprend notamment un certificat médical établi par un médecin (médecin traitant, spécialiste ou médecin du travail) ainsi que des formulaires à remplir pour déterminer les problématiques rencontrées et les besoins.
Pour bien renseigner le dossier et éviter des allers-retours, il est conseillé de se faire accompagner, par exemple, par une assistante sociale du CCAS (Centre communal d’action sociale). Il est également important d’informer la Sécurité sociale des indépendants ou la Mutualité sociale agricole (pour les acteurs du monde agricole) : ces interlocuteurs apportent aussi un soutien et mobilisent des référents spécifiques comme Cap emploi (Organisme d’accompagnement des personnes handicapées et de leurs employeurs en cas de freins à l’emploi).
Obtention d’un plan personnalisé de compensation
La demande est instruite sous quatre mois. Dans certains départements et en cas d’urgence, une procédure accélérée de RQTH (Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) peut être engagée par le médecin du travail ou un conseiller Cap emploi, permettant un traitement prioritaire par la MDPH. Si la réponse est positive, elle ouvre l’accès à l’ensemble des prestations handicap : allocations (Allocation adulte handicapé, Prestation de compensation du handicap…), carte de stationnement, RQTH ou soutiens pour les aidants familiaux. La réponse s’accompagne d’un plan personnalisé de compensation, qui dresse un diagnostic global et détaille les scénarii possibles en intégrant les aspects techniques, juridiques et financiers. Il peut proposer des solutions adaptées (prestations, préconisations, conseils, aides individuelles, hébergement, aide à la communication, orientation professionnelle, etc.), ainsi qu’une orientation vers les établissements ou services appropriés.
Aménagements du poste : aides et accompagnement
Dès cette étape, le salarié peut envisager trois options : un changement de statut si le travail est impossible, se réorienter via des formations ou se maintenir dans l’activité. Cette dernière option impliquera des aménagements (techniques, organisationnels, humains pour adapter le poste de travail). Des aides financières existent et les conseillers Cap emploi seront les interlocuteurs à privilégier. Leur rôle sera de faciliter les démarches d’identification et de demandes d’aides, notamment auprès de l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées), association chargée de soutenir le développement de l’emploi des personnes en situation de handicap via des financements. Pour accélérer le processus, l’aménagement de poste peut débuter dès la demande de reconnaissance, mais si celle-ci est refusée, les aides ne seront pas accordées.
Aide au maintien en activité pour les travailleurs indépendants
Parmi les aides existantes, un dispositif spécifique est prévu pour les travailleurs indépendants : l’aide au maintien en activité. Elle permet d’aménager le poste de travail ou de financer un remplacement temporaire. Elle peut aussi bénéficier à un aidant familial (conjoint, enfant, ascendant). Cap emploi assure le suivi de cette aide et ses conseillers peuvent être sollicités en cas de besoin complémentaire. Le service social de la Carsat (Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail) est également un interlocuteur possible. Si la situation évolue et nécessite de nouvelles prises en charge, il faut informer ses référents et déposer de nouvelles demandes. Enfin, la RQTH, valable en général 10 ans, doit être renouvelée à l’échéance.
Par Anaïs Troton – Conseillère d’entreprise
Actualité issue du magazine Gérer pour Gagner d’août septembre octobre 2025 – Retrouvez l’intégralité du magazine Gérer pour Gagner dans votre espace client.
